Arrestation de Byron Odigé et de Rony Timothée !
Par Isabelle L. Papillon
La mobilisation du peuple haïtien pour exiger le départ de
l’occupant du Palais national, le dictateur en herbe Michel
Joseph Martelly se poursuit tant à la capitale que dans des
villes de province.
Ainsi, le dimanche 26 Octobre 2014 date à laquelle, le
peuple haïtien avait été invité à ses comices, afin de
remplir démocratiquement ses devoirs de citoyens, des
centaines de milliers de personnes étaient descendues dans
les rues, une fois de plus, pour réclamer le respect de la
Constitution et la poursuite du processus démocratique en
Haïti. Depuis plus de 3 ans, il devait y avoir des
élections pour renouveler le personnel administratif et
politique ; cependant le régime néo-duvaliériste coloré en
rose, Martelly-Lamothe a refusé catégoriquement de les
réaliser. Alors qu’il a organisé 3 carnavals l’an et zéro
élection depuis plus 3 ans. Ce comportement répond à ce
qu’on dit souvent : « Macoute ne réalise jamais des
élections. » (Makout
pa janm fè eleksyon).
Sous la pression des forces populaires et de
l’international, par arrêté présidentiel signé le 10 juin
2014, Monsieur Martelly avait convoqué le peuple à se
préparer à aller aux urnes le 26 Octobre 2014. Vu que
Martelly ne respecte pas ses paroles, le peuple qui a choisi
la voie démocratique pour élire ses dirigeants a gagné les
rues à la recherche des bureaux de vote. N’ayant pas trouvé
les bureaux de vote, il exige la remise des clefs du Palais
national.
Dès 10 heures du matin, des milliers de personnes se sont
rassemblées devant les locaux de l’église Saint-Jean Bosco.
Après la cérémonie habituelle d’usage, la foule s’est
dirigée vers les quartiers populaires de La Saline, de
Saint-Martin, et de Bel Air avant d’emprunter la route de
Delmas. De là, ils se sont dirigés tête droite en direction
de Pétion-ville. Déterminés, les manifestants sont montés
pacifiquement à Pétion-ville, malgré les tentatives de
provocation des bandits légaux tètkale au niveau de Delmas
18. La police, présente à cette manifestation a maitrisé les
provocateurs et pris le contrôle de la
situation.
Au niveau de Delmas 75,
la Police accompagnée d’un juge de paix et des mandats tout
préparés a procédé à l’arrestation de deux (2) militants :
Timothée Rony et Biron Odigé. Ils ont été conduits au
commissariat de Pétion-ville et quelques instant après, ils
ont été transportés au commissariat de Carrefour, Sud de la
capitale. Au lendemain lundi, sans être entendus par un
juge, des mandats de dépôt ont été décernés contre eux sous
l’ordre du commissaire du gouvernement près le Tribunal de
Première Instance de Port-au-Prince, Me. Kerson Darius
Charles. Ils sont maintenant incarcérés à la prison de
Carrefour.
Les manifestants ont traversé Pétion-ville sans trop de
difficultés, et ils ont été accueillis par de centaines de
personnes qui venaient grossir la foule. Après avoir
parcouru diverses rues de ce quartier Chic, les manifestants
se sont dirigés en direction du Palais national pour
réclamer les clefs du palais présidentiel. Arrivés au
Champ-de-Mars, l’accès menant devant le Palais national
leur a été interdit par la police. Ils se sont dirigés vers
la rue Capois pour se rendre à Carrefour en vue d’apporter
leur solidarité à Biron Odigé et Timothée Rony. En cours de
route, à la rue Magloire Ambroise, la police a violemment
mis fin à cette grande manifestation à coup de gaz
lacrymogène pour une énième
fois.
Pendant tout le
parcours, les manifestants réclamaient la démission de Martelly : « Démission immédiate de Martelly. Michel
Martelly est un vagabond, il ne devrait pas être président
d’Haïti. Il a été imposé par l’international. Il doit
partir. Veut ou pas, Martelly doit partir. A bas Martelly !
A bas Ti Simone. Appelle un sapeur-pompier Martelly est
tombé dans une toilette. » Sur certaines pancartes, on
pouvait lire : « Martelly = Occupation ! Martelly =
Choléra ! Martelly = Morpion rose ! Martelly symbolise la
misère ! Martelly =
restavèk kolon. »
Le peuple était en colère contre Martelly, il s’en est pris
à lui en arrachant avec rage les posters sur lesquels est
inscrit : «
Ayiti ap vanse. »
Ils les ont ont jetés par terre et y ont mis le feu. La
foule compacte chantait à pleins poumons « Si Aristide n’est
pas là, Moise le remplacera ».
Divers représentants de partis politiques y ont pris part :
Dr. Maryse Narcisse pour l’Organisation politique Fanmi
Lavalas, les ex-parlementaires, Turneb Delpé et Serge Jean
Louis pour le MOPOD, des parlementaires en fonction, les
sénateurs Moïse Jean Charles et John Joël Joseph. Pour le
sénateur Moise Jean-Charles, « Le peuple ne veut plus de
l’équipe tèt kale et Martelly a perdu le contrôle de la
situation.»
A
la nouvelle de l’arrestation des deux militants du Foparc en
l’occurrence Byron Odigé et Rony Timothée au sein de la
foule, les manifestants n’ont pas paniqué au contraire ils
redoublent de force, d’énergie, de courage et de vigilance.
Des rumeurs ont fait savoir que les deux manifestants
arrêtés ont été emmenés à la Prison Omega à Carrefour ; les
manifestants ont déclaré qu’ils se rendraient au
commissariat de Carrefour festants se sont sentis renforcés et Moise a lancé le
cri de mobilisation générale chaque jour contre cette
dictature naissante.
Au lendemain de la manifestation, le lundi 27 octobre, dans
une note de presse de Fanmi Lavalas, lue par Dr. Maryse
Narcisse, la coordonnatrice de l’organisation a félicité le
dévouement et la détermination de la population, à
l’occasion du déroulement de la manifestation. Elle a
condamné avec rigueur l’arrestation et l’emprisonnement
arbitraire et illégal de Biron Odigé et de Timothée Rony,
ainsi que 3 autres militants arrêtés aux Cayes au début
d’une manifestation. Il s’agit de Frantzou Dieu, Frantz
Luxama et Mentor Pétuel. Elle a exigé la libération de tous
les prisonniers politiques sans distinction aucune.
Voici donc la liste des prisonniers politiques
arrêtés entre le 17 et le 26 Octobre 2014 : A
Port-au-Prince :
1- Vladimir Pierre
2- Jean-Henry Delassin
3- Hérard Seradieu
4- Moïse Roody
5- Jean Jacques Renault
6- Lovenson Mersier
7- Paul Joanel
8- Ralph Desilus
9- Lormicile Isaac Homme
10-
Saint-Gourdain Dodelyn
11-
Mersier Jean Louiné
12-
Louiredant Louisvens
13-
Clergé Jeff
14-
Clervin MIdin
15-
Sampeur Jonas
16-
Laguerre Angelot
17-
Fritzner Montinat
18-
Charles Altès
19-
Biron Odigé
20-
Thimoté Rony
Aux Cayes :
1.Frantzou Dieu, 2) Luxama Frantz et Mentor Pétuel et 10
autres à Petit-Goâve, 3 d’entre eux ont été libérés le lundi
27 octobre. Il s’agit de : Guirand Auguste, St-Jean Harry et
Berthony St Hilaire.
Suite à tout ce qui s’est passé dans le pays le dimanche 26
Octobre dernier, les organisations de défense des Droits
humains, de la société civile et d’autres citoyens avisés,
ont fait savoir qu’Haïti vit à nouveau sous un régime
totalitaire, rétrograde, fasciste où les droits humains, les
droits à l’organisation et à la manifestation sont
systématiquement violés par le pouvoir tètkale Martelly-Lamothe.
Selon le sénateur de l’Artibonite, François Annick Joseph :
« Aujourd’hui, Haïti retourne dans un régime totalitaire
avec un dictateur sans vision. Face à ce pouvoir, il faut la
révolte populaire, un soulèvement des citoyens. Tous ceux
qui supportent ce pouvoir commettent des crimes contre le
peuple haïtien… »
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