Haiti Liberte: Hebdomadaire Haitien / Haitian weekly news
|
|
|
|
Edition Electronique |
Vol.
8, No. 28 Du Jan 21 au Jan 27. 2015 |
|
|
|
|
|
Kòrdinasyon Desalin:
Conférence de presse |
|
|
|
|
|
|
|
|
Vol. 8 • No. 26 • Du 7 au 13 Janvier 2015 |
|
|
|
|
1er Janvier 2015: 211 ans de résistance populaire !
Par Thomas Péralte
Le Premier Janvier 2015 ramène le 211e anniversaire du triomphe irréversible de la Révolution haïtienne, le premier janvier 1804. Par cet acte, le père fondateur de la Nation haïtienne, Jean Jacques Dessalines flanqué de ses généraux et officiers de l’Armée indigène a porté au pinacle la dignité des Nègres. Réunis ce premier janvier 1804, ils proclamèrent l’Indépendance de la première République Nègre du monde. « Indépendance ou la mort. Nous avons osé être libres, osons l’être par nous-mêmes et pour nous-mêmes, » déclara-t-il. Ainsi, Haïti est devenue la terre de la Liberté et de la Dignité, la terre des Nègres libres pour toujours.
Dans l’acte de l’Indépendance, il demanda à chacun des généraux rassemblés de prononcer ce serment de : « renoncer à jamais à la France, de mourir plutôt que de vivre sous sa domination et de combattre jusqu’au dernier soupir pour l’Indépendance. »
Tenant compte de cette déclaration, au début des années 2000, l’ex-président Jean Bertrand Aristide a tout mis en œuvre pour célébrer grandiosement, de 2001 à 2004, trois bicentenaires dans l’histoire de ce grand peuple: le bicentenaire de la première Constitution de la nouvelle République, le 9 mai 2001; le bicentenaire de la mort du précurseur de l’Indépendance, Toussaint Louverture et enfin le bicentenaire de l’Indépendance d’Haïti, le premier Janvier 2004. Toutes ces célébrations ont été sabotées par les forces réactionnaires de connivence avec celles de l’ancienne puissance coloniale.
Depuis lors, le processus de recolonisation du pays commence par l’occupation de la terre des Nègres avec les forces onusiennes. La présence de la MINSTAH en Haïti, au moment où Haïti se prépare à remémorer le centenaire de l’occupation américaine, le 28 juillet prochain constitue un accroc pour nos ancêtres qui nous ont légué cette patrie, libre de toutes les forces étrangères. Cette année encore, la classe dirigeante réactionnaire n’a aucune gêne pour commémorer l’anniversaire de l’Indépendance de la République sous la protection des forces étrangères, présentes aux Gonaïves. Tandis que le peuple haïtien réclame le départ de la MINUSTAH-cholera.
|
C’est dans ce contexte de résistance
populaire que l’on a commémoré le 211e
anniversaire d’Indépendance, ce premier
janvier 2015, sur fond de manifestation
anti-Martelly et anti-occupation. Ce
jour-là, des milliers de personnes ont
gagné les rues, une fois de plus, à
Port-au-Prince pour réclamer le départ
de l’occupant du Palais national, Michel
Joseph Martelly et des forces militaires
de la Minustah. En démarrant la
manifestation devant l’Eglise de
Saint-Jean Bosco, vers midi trente, des
propos très hostiles ont été lancés à
l’endroit de monsieur Michel Martelly,
du président du Sénat, Dieuseul Simon
Desras et du président contesté du
Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire
(CSPJ), Me. Anel Alexis Joseph, qui ont
paraphé un accord dit tripartite pour
essayer de sauver le pouvoir tètkale,
rejeté d’un revers de la main par le
peuple. « Accord Non, départ oui. A bas
Martelly ! A bas Desras ! A bas Anel
Alexis ! A bas Evans Paul ! Arrêtez
Martelly ! Le père est un voleur, la
mère est une voleuse, le fils est un
kidnappeur ; c’est une famille de
voleurs et de kidnappeurs qui a pris le
Palais en otage.»
‘‘Lamothe est arrivé à se sauver avec
plus 200 millions de dollars, Martelly
doit aller tête droite au pénitencier
national. Nous resterons dans les rues
autant que Martelly reste au Palais
national. Oh! Oh! Oh! men ravèt yo,
Martelly se kk, K-plim se vòlè chèz”
Tels sont entre autres les différents
slogans lancés à l’endroit des
soi-disant dirigeants des 3 grands
pouvoirs de l’Etat haïtien.
Les manifestants chantaient à haute voix : « Dechoukaj la
poko fini anndan palè gen diktatè, kidnapè, bandi legal,
vòlè, koriptè, dilè dwòg, machann peyi ladan l.. kidnapè ki
nan palè a fò l ale, machann peyi a fò l ale, restavèk ki
nan palè a fò l ale. »
L’appel à
la révolution n’a cessé de résonner dans les rues de la
capitale durant le passage de la manifestation populaire.
« La révolution commence pour sauver la dignité du peuple
haïtien, » lance un protestataire. L’un des membres de la
commission de communication de l’Organisation politique Fanmi Lavalas, Dr. Louis Gérald Gilles eut à déclarer en
cette occasion : « Quand l’injustice devient la règle, la
mobilisation est un devoir. »
De Saint-Jean Bosco en passant par la Saline, Bel Air, Saint
Martin, Delmas 4, Delmas 6, Carrefour Péan, Solino, Sans-Fil,
Borgela, la manifestation s’est déroulée sans aucun
incident. Arrivés dans les parages du Palais national, les
agents de la PNH ont provoqué les manifestants, les
frappant à coups de bâton, tirant des balles et de bonbonnes
de gaz lacrymogène à hauteur d’homme.
|
|
|
Les protestataires de leur côté ont érigé des barricades
avec des pneus enflammés, des carcasses de voiture, des
grosses pierres, des poubelles bloquant ainsi la
circulation. Ce fut l’affrontement entre les manifestants
chauffés à blanc et les agents de la PNH à bord de deux
véhicules CIMO, immatriculés 1-608 et 1-618. Adrien Angelot,
dirigeant de l’Organisation populaire « Anbake pou chanje »
a été enlevé des mains des policiers par des manifestants en
colère. Le bilan s’est soldé par une dizaine de blessés ;
parmi eux, on a recensé entre autres: Jean Pierre Frantzy,
secrétaire général de Grenah ; Germain Faby, militant
Lavalas; Louinel Joseph, musicien, Josué Pierre Jean,
commerçant au marché Salomon ; Garry Pierre-Louis, militant
politique. Ce dernier a reçu plusieurs balles en caoutchouc
au cou. Il a été transporté en toute urgence à l’Hôpital de
l’Université d’Etat d’Haïti (HUEH), couramment appelé
hôpital général. Il n’y avait personne à la salle d’urgence
pour prodiguer des soins à la victime durant des heures.
Informés de cette situation lamentable, des centaines de
militants, qui étaient en train de maintenir une résistance
solide face aux agressions des agents de la PNH, à la rue
Nicolas, rue Oswald Durand, ruelle Alerte, ont été obligés
de s’empresser à apporter leur solidarité à Garry
Pierre-Louis à l’hôpital général.
Au sein du centre hospitalier, une nouvelle forme de
manifestation a été déclenchée sous des cris : « A bas
Martelly ! Martelly doit partir veut ou pas. Martelly
représente le Choléra et l’Ebola pour le peuple haïtien. »
Dans la même veine, un manifestant s’est déchainé: « Nous
sommes venus ici pour revendiquer des soins pour l’un des
nôtres, victime des balles assassines de la Police rose. On
nous a informés qu’il n’y a pas de toiles à gaz, pas de
gants, pas de lits. Il n’y a rien à l’hôpital général. Les
patients meurent, faute de soins. C’est le cas d’un citoyen,
Michel ainsi connu, qui est passé de vie à trépas, assis sur
une chaise. Maintenant nous assistons à l’effondrement
total de l’Etat. Martelly doit partir. »
Parallèlement, les responsables des 3 pouvoirs de l’Etat et
des représentants du corps diplomatique se sont rendus aux
Gonaïves pour assister à des cérémonies traditionnelles en
la circonstance. Les rues retentissaient des cris des
manifestants: « A bas Martelly ! A bas Evans Paul ! A bas
Desras ! A bas Anel Alexis Joseph sur la Place d’armes des
Gonaïves, au moment où monsieur Martelly s’apprêtait à
parler pour ne rien dire. Une fois de plus, Haïti a raté une
occasion pour faire savoir aux puissances étrangères, qui
n’ont jamais digéré l’épopée de 1804, qu’elle veut à tout
prix préserver et garantir la liberté sacrée des Nègres
haïtiens.
C’est ainsi que la première République nègre vient de
commémorer le 211e anniversaire de son
indépendance. Cet anniversaire a été célébré sur fond d’une
crise politique aiguë et de la présence des forces
étrangères sur le territoire, depuis plus d’une décennie. Le
pire, c’est que les soldats de la MINUSTAH étaient présents
aux Gonaïves au moment de la célébration pour assurer la
sécurité des valets de l’ancienne puissance coloniale.
Depuis plus d’une décennie, la souveraineté d’Haïti est
souillée par les bottes des occupants. On se demande à quand
le recouvrement de sa souveraineté pour que les Haïtiens
reprennent leur destin en main ?
|
Vol. 8 • No. 26 • Du 7 au 13 Janvier 2015 |
|
|
|
|
|
|